Zéro jour avant le fascisme

photo d'un drapeau antifascist action
Photo by Mika Baumeister / Unsplash

La période actuelle à ceci d’effrayant qu’elle révèle non pas le risque fasciste mais bien l'abandon et le reniement de prétendu « révolutionnaires » sur l’autel de l’électoralisme au nom d’une prétendue stratégie du moindre mal. Or, de stratégie il n’y en a aucune… L’absence de choix qui nous est imposé par les VRPs de la révolution est clair : abandonner toute velléité révolutionnaire ou divergence fondamentale pour se fourvoyer dans le jeu des urnes et repousser le reste à plus tard, ou du moins à la prochaine menace fasciste. Voter pour des personnes qui ne risquent rien face au fascisme, pire, qui s’en accommodent très bien avec l’aide de l’État et qui se présentent déjà face au fascisme patronal du MEDEF comme les cogestionnaires d’une politique qui ne présente aucun risque pour l’État et le capital.

Les plus naïfs d’entre elles et eux appellent donc à voter pour le « Nouveau Front Populaire », appellation prophétique qui en dit long sur le potentiel antifasciste de ce reniement tant l’ancien front populaire a servi, en son temps, de pacificateur de la révolte avec l’aide du patronat et de la milice d’État. Aux urnes citoyens ! Rangeons préavis de grève, banderoles et drapeaux ! Votons pour les partis de la loi travail imposée par la force, le CICE, la déchéance de nationalité… Votons pour les partis qui, dans nos villes, expulsent les squatts, installent du mobilier urbain « anti SDF », arment la milice d’État, installent la surveillance de masse, Votons ! Et espérons au mieux que les cogestionnaires nous glissent quelques miettes, au pire que le taux de participation donne le fascisme le mieux élu au cours de l’histoire ! Vive la démocratie !

Les plus « stratèges » d’entre elles et eux appellent à faire « barrage », terme à la symbolique intéressante tant un barrage ne barre absolument rien. Il stock et finit par réguler, déborder ou exploser. Soit, faisons « barrage » car, ainsi, nous aurions un moyen de pression pour lutter et faciliter la « conquête de droits ». Phantasme éculé depuis… L’ancien front populaire et répété ad nauseam chaque fois qu’une prétendue « gauche » obtient tous les leviers du pouvoir étatique. Formidable ! Votons ! Barrons ! Et espérons que la matraque soit plus douce et plus « populaire » lorsque nos révoltes seront matées sur ordre de celles et ceux qui nous promettaient des miettes la veille et qui rejoueront la même farce tous les 2 ans.

Nous devrions donc faire barrage au fascisme qui est déjà là, dans les rues, dans les tribunaux, dans les prisons, dans les banques, dans les commissariats, dans les CRAs, dans les entreprises, dans les agences « France Travail », dans les « écoles de la République », autour des camps de fortune des personnes exilées…

Soit… No pasaran et on verra plus tard...